Poëmes
Le rondel de l'adieu
"Partir, c'est mourir un peu ;
C'est mourir à ce qu'on aime :
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.
C'est toujours le deuil d'un voeu,
Le dernier vers d'un poème ;
Partir, c'est mourir un peu.
Et l'on part, et c'est un jeu,
Et jusqu'à l'adieu suprème
C'est son âme que l'on sème,
Que l'on sème à chaque adieu...
Partir, c'est mourir un peu.
Edmond Haraucourt
Le Rondel de l'adieu.
(poète et romancier Français 1856/1941)
"J'adore ce poème qui est tellement vrai et réel. Et puis :
Nous laissons toujours de belles choses lorsque l'on part ; un sourire, un écrit, une parole...qu'importe ; le tout c'est de le laisser par amour. M.L.B."
Le Voyage extrait de Charles Baudelaire
...Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les Apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Charles Baudelaire (1821-1867)
Le Voyage poème VII
À Maxime Du Camp
La photo est ma propriété.
Quand aux mots se sont ceux de Baudelaire